Face aux récents enjeux climatiques et énergétiques, les artisans du bâtiment semblent quelque peu partagés sur leur futur. Les facteurs qui expliquent cette situation sont variés. Toutefois, ils ont un point en commun, les nombreuses réformes nouvellement engagées dans le secteur. Découvrez dans cet article les inquiétudes des artisans du bâtiment.
La nouvelle réglementation environnementale et la hausse du coût des matériaux
La dernière crise sanitaire a eu un impact négatif important sur de nombreux secteurs d’activité. Logiquement, les artisans du bâtiment ne furent pas épargnés. Plusieurs d’entre eux ont éprouvé des difficultés à exercer à cause des nombreuses mesures restrictives imposées. Ainsi, durant cette période, on nota un taux particulièrement très bas de leurs activités.
Cependant, afin d’encourager la reprise et de favoriser la croissance post-crise du secteur, le gouvernement mit en place plusieurs réformes. L’une d’entre elles fut la nouvelle réglementation environnementale. Cette dernière incitait les propriétaires à une rénovation de leurs habitats.
Par la suite, on assista aussi à un boom du nombre de permis de construire et d’autorisations de logements individuels. Cela est particulièrement dû à la mise en suspension de plusieurs projets durant la crise.
Toutefois, malgré un carnet de commandes élevé, les artisans du bâtiment ne semblent pas au bout de leurs peines. La raison, la forte augmentation du coût de certains matériaux qui occasionne quelques fois des difficultés d’approvisionnement. À cela s’ajoute la hausse du prix de l’énergie qui s’est davantage accrue à cause du conflit Russo-Ukrainien.
Pour l’instant, selon certains acteurs du secteur, les voyants sont au vert. Toutefois, ils craignent un renversement de tendance d’ici à quelque temps si rien n’est fait. Cela pourrait mettre en péril pour longtemps les activités des artisans du bâtiment.
La concurrence déloyale, un problème majeur pour les artisans du bâtiment
La plupart des artisans du bâtiment se plaignent de la concurrence jugée déloyale à laquelle ils sont confrontés. En effet, il existe aujourd’hui sur le marché de nombreuses entreprises. Ces dernières se voient parfois octroyer de nombreux chantiers à la fois. Jusque-là, nulle raison de les faire culpabiliser, car la loi l’autorise.
Cependant, l’inquiétude des acteurs du secteur se situe au niveau de la régularité de ces entreprises. D’après un sondage, la majorité est factice et disparaît sans laisser de traces après avoir presté. Le comble, c’est qu’elles ne déclarent au préalable ni chiffre d’affaires ni TVA. Autrement dit, elles ne sont pas enregistrées, donc obtiennent illégalement les marchés.
Ce constat inquiète fortement les artisans du bâtiment régulièrement déclarés. Ceux-ci voient leur carnet de commandes réduit d’année en année, ce qui ne présage rien de bon. Les acteurs qui possèdent des microentreprises semblent aussi plus impactés. En effet, moins ils ont de chantiers sur lesquels travailler, moins ils peuvent épargner pour leur retraite.
Les difficultés des artisans du bâtiment à trouver des locaux abordables et à se déplacer
Trouver des locaux en zone urbaine, plus précisément en centre-ville, constitue un véritable casse-tête pour certains artisans du bâtiment. La cause est l’augmentation du coût des loyers occasionnée par la mainmise des grands groupes. En effet, ceux-ci, pour des raisons d’intérêts, s’arrangent pour écraser la concurrence afin d’accaparer tous les chantiers disponibles.
Par ailleurs, de nombreux micro-entrepreneurs, ne disposant pas forcément d’importantes marges, sont parfois obligés de se déplacer. La plupart vont vers les centres non économiques, notamment vers les périphéries, ou s’installent dans les zones rurales. Cela leur permet de s’étendre vers d’autres régions et de se créer une nouvelle clientèle.
Toutefois, ce processus peut prendre du temps et ne s’avérer que peu rentable. En effet, la quantité de travail est parfois moins importante en campagne qu’en ville. Tout cela inquiète les artisans du bâtiment concernés, car la plupart risquent de se retrouver prématurément sans emploi.
La seule solution dans ce cas est d’opter pour une mobilité fréquente vers les zones urbaines. Néanmoins, cette option possède un inconvénient majeur, celui du transport. En effet, plus leurs locaux professionnels sont éloignés, plus les artisans du bâtiment dépensent en carburant pour se déplacer. Ceux qui utilisent des véhicules diesel sont encore plus impactés, car ils doivent payer des taxes sur ce produit.
En résumé, les artisans du bâtiment craignent pour leur avenir pour plusieurs raisons. D’une part, ils sont confrontés à la nouvelle réglementation environnementale et à la hausse du prix de certains matériaux. D’autre part, la concurrence déloyale et la difficulté à trouver des locaux en centre-ville constituent pour eux des entraves majeures. Pour pouvoir mieux s’en sortir, les artisans du bâtiment devraient s’associer pour chercher des solutions adaptées aux réalités actuelles.